En France, 80 à 90% de la population est porteuse du virus de l’herpès labial (des lèvres) et 15 à 20% de l’herpès génital.
Pourtant, seulement 350.000 cas ont été diagnostiqués. Pourquoi un tel écart ? Et pourquoi l’herpès continue-t-il de progresser ?
Parce que les personnes infectées ne prennent pas assez de précautions pour protéger les autres ou n’osent pas en parler et consulter, répondent les spécialistes.
Mais aussi parce que bon nombre de personnes contaminées ne savent pas qu’elles le sont : plus de 60% des porteurs d’un herpès génital l’ignorent, soit parce qu’ils n’ont pas de symptômes, soit parce que ceux-ci n’ont pas été reconnus comme herpès.
Diagnostique de l’herpès
Seule une analyse sérologique permet alors de reconnaître les formes dites asymptomatiques. Enfin, parce que depuis une quinzaine d’années, le virus herpes simplex 1 (HSV1), jusque-là cantonné à l’herpès labial et facial, est responsable d’un nombre croissant de cas d’herpès génital, lequel est habituellement causé par le virus herpes simplex 2 (HSV2).
Explication : des pratiques sexuelles de type fellation ou cunnilingus plus courantes. Comme les personnes porteuses du HSV1 l’ignorent en général, elles n’ont aucune raison de modifier leur comportement sexuel et l’herpès continue alors sa progression…
Dans la majorité des cas pourtant, l’herpès pourrait être diagnostiqué, donc traité… à condition que l’information passe.
La majorité des personnes infectées ont peu ou pas de symptômes, mais elles ne savent pas les reconnaître.
Au moindre doute, mieux vaut donc consulter. En effet, l’herpès est une maladie pénible, psychologiquement difficile à supporter, et il y a des traitements efficaces, même s’ils ne permettent pas d’éradiquer le virus.
Dans l’herpès labial ou facial (front, menton, joues), la primo-infection, autrement dit la période de quelques jours qui suit la pénétration du virus dans l’organisme pour la première fois, se produit le plus souvent dans la petite enfance et passe inaperçue.
Dans 10% des cas seulement, elle se traduit par une infection douloureuse de la bouche avec fièvre élevée, éruption d’aphtes blanchâtres sur la langue et les gencives. Mais le virus de l’herpès peut aussi s’attraper à l’âge adulte, notamment par l’intermédiaire des baisers et ils se manifeste alors par un impressionnant ’bouton de fièvre’.
L’herpès génital
Pour l’herpès génital, la primo-infection survient à la suite de rapports sexuels avec un-e- partenaire porteur-se- du virus, au bout de 7 à 8 jours en moyenne mais, là encore, elle n’occasionne pas toujours de symptômes particuliers.
Dans 20% des cas cependant, la primo-infection est explosive. Elle est plus marquée chez la femme. Les ulcérations de la vulve et du vagin peuvent s’étendre vers l’anus et l’intérieur des cuisses ; des vésicules typiques – petites cloques remplies d’un liquide clair, groupées en bouquet – sont fragiles et se rompent rapidement pour laisser une plaie à vif qui se recouvre peu à peu d’une croûte jaunâtre. Brûlures urinaires, démangeaisons, fièvre et maux de tête peuvent s’ajouter.
Chez l’homme, la verge et le gland sont rouges, douloureux, gonflés, et les ulcération peuvent aussi s’étendre mais la primo-infection est en général discrète. Quelle que soit l’intensité des symptômes, il faut toujours consulter. Un prélèvement permet de rechercher le virus et un traitement antiviral de soulager.
Combien de temps le virus de l’herpès est-il installé ?
Après la primo-infection, visible ou non, le virus est installé à vie, tapi dans l’organisme ; quand il se réveille, il provoque des poussées, presque toujours au même endroit, qui durent entre 8 et 10 jours, surtout les premières années.
Mais le rythme et l’intensité de ces récurrences varient beaucoup d’une personne à l’autre. Elles se déclenchent dans des circonstances que la personne finit par repérer : fatigue, stress, vive émotion, règles, extraction d’une dent, forte chaleur, exposition au soleil, froid… mais aussi dans l’herpès génital, ont le sait moins, le port de vêtements synthétiques ou serrés, les tampons hygiéniques, certains produits de toilette.
Il n’existe pas de traitement capable de venir à bout des deux virus de l’herpès, mais les antiherpétiques réduisent la durée et l’intensité des crises, ils diminuent le risque de contamination du nouveau-né et, pris en continu pendant 6 à 12 mois, ils suppriment les crises chez les patient affligés de fréquentes récurrences.
Sources : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/infections-sexuellement-transmissibles-ist
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/sante-sexuelle-infections-transmissibles-sexuellement/lignes-directrices-canadiennes/infections-transmissibles-sexuellement/herpes-genital-outil-counselling.html