Se remettre d’une séparation

Se remet-on de la mort d’un couple ?

C’est la question que m’a posé une jeune femme sur le point de se séparer de son compagnon. Est-ce qu’on se remet de la mort d’un couple ?

Réponse : Oui.

Preuve : Bien des couples s’en sont remis.

La vie d’un couple est une ballade sur un chemin. Parfois la route est belle, dégagée, droite, parfois le chemin est tortueux, boueux, dangereux… Parfois les deux compagnons de route marchent d’un même pas, tranquillement, parfois l’un marche plus rapidement que l’autre. Parfois les deux compagnons marchent côte à côte, parfois l’un souhaite marcher dans le champ d’à côté. Parfois même l’un a envie de s’arrêter un peu sur le bord, et rattrape l’autre en courant par la suite.

Il arrive que l’un n’ait plus la force de marcher, ou que le chemin soit trop difficile pour lui, et l’autre est là alors pour lui tendre la main, la lui prendre et l’aider à franchir un passage difficile.

Parfois même le désir de l’un ou de l’autre est de prendre un autre chemin, seul ou accompagné d’un autre compagnon, et alors l’autre continue, seul ou non, disponible ou non pour marcher à côté de quelqu’un d’autre.

Qu’on puisse, après une séparation, s’en remettre, dépend de l’accompagnement effectué, de sa qualité et de sa durée, mais aussi de la qualité de la séparation -oui, je sais, ça peut faire bondir, de parler de «qualité» lorsqu’on évoque une séparation. (Comme certains le disent avec une pointe d’ironie, voire de tendresse : Nous n’avons pas réussi notre mariage, tentons de réussir notre divorce).

Une séparation est souvent douloureuse. Douloureuse car elle ouvre ou réouvre une blessure narcissique plus ou moins importante. Qu’est-ce que je n’ai pas réussi ? Où ai-je échoué ? En quoi y suis-je pour quelque chose ? Parfois ce sont ainsi les questionnements sur soi qui prennent le dessus sur les questionnements sur la relation. Et bien souvent ces questionnements trouvent réponse dans une espèce de dévalorisation de soi-même. Avec les conclusions attendues que Jamais il ne me sera possible d’aimer et d’être aimé à nouveau. Sans compter sur les inévitables questionnements sur l’engagement non-respecté, ni sur les Qu’en dira-ton ? qui ne manqueront pas d’envelopper le couple séparé.

Oui, on se remet de la vie d’un couple, du moins est-il possible de s’en remettre. On s’en remet d’autant mieux que l’on n’a pas été trop abimé, que l’on ne s’est pas trop détruit, ou trop laissé détruire. On se remet de  la mort d’un couple d’autant mieux que l’on prend le temps, aussi, de réfléchir à ce qui a amené cette mort.

Et on se remet d’autant mieux de la mort d’un couple qu’on s’autorise à le faire. Car le piège est grand de s’embarquer dans une espèce de pensée morbide telle que Si je m’en remets -aussi bien et aussi vite- c’est que nous ne nous sommes jamais -vraiment- aimés.

Accepter la mort de son propre couple et «s’en remettre», c’est, sans jeu de mots, faire un travail de deuil. Accepter que l’autre s’en aille, accepter que l’idéal ne soit plus, accepter de n’être plus pour l’autre. Ce n’est pas facile -j’en sais quelque chose-, mais c’est possible…

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Auteur de cet article :
Aurélie Hosteins
Aurélie Hosteins se démarque comme une référence dans les sphères de l'éducation des enfants et de la dynamique familiale. En tant que mère de trois fils, elle transmet ses connaissances pour guider les parents à travers les complexités et les bonheurs du quotidien familial. Son blog se fait remarquer par ses astuces concrètes, ses témoignages personnels et ses méthodes pour trouver un équilibre entre la vie de famille et les aspirations personnelles. Aurélie maîtrise l'art d'équilibrer les obligations de la parentalité avec les exigences personnelles, apportant une vision à la fois unique et sincère sur l'éducation moderne. Elle représente une véritable inspiration pour ceux qui recherchent une harmonie et un épanouissement au sein de la vie familiale.
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