Les infections urinaires sont fréquentes au sein de la population. Lorsqu’on les a déjà une fois contractées, les risques de récidives sont fréquentes, faute d’une méconnaissance de la population des mesures de prévention. Les femmes sont les plus affectées du fait de la localisation et de l’anatomie de certaines portions de leur arbre urinaire, dont l’urètre, quoique les hommes soient également concernés. Que comprendre par infection urinaire à répétition et comment les prévenir ?
Qu’est-ce-qu’une infection urinaire à répétition ?
Une infection urinaire signifie la colonisation de l’appareil urinaire composé des deux reins, des deux uretères, de la vessie et de l’urètre par des bactéries. L’invasion microbienne peut porter sur un seul des organes précités, ou sur plusieurs d’entre eux. Elle est dite à répétition lorsqu’elle survient plus de 4 fois consécutivement sur une période d’un an. On la rencontre beaucoup plus :
- chez les femmes sexuellement actives,
- les hommes âgés qui ont une tumeur prostatique,
- les personnes avec une anomalie anatomique de l’appareil urinaire,
- et les patients sous une sonde urinaire à demeure ;
Quelles sont ses causes ?
Chez la femme, la proximité entre l’urètre, la vulve et l’anus d’une part, et la brièveté de l’urètre (long de 4 cm environ) d’autre part, font que des bactéries d’origine digestive et génitale envahissent très souvent l’appareil urinaire. En son sein, elles évoluent par voie rétrograde pour coloniser l’ensemble de l’arbre urinaire. Concernant les deux sexes, en cas d’obstacle à un niveau donné de l’appareil urinaire, survient une prolifération microbienne en amont de l’obstruction responsable de l’infection urinaire qui va persister tant que l’obstacle est en place. C’est ce mécanisme qui explique la répétition des infections urinaires chez les personnes avec une tumeur prostatique ou une anomalie anatomique.
Parfois, elle est consécutive à un rapport sexuel non protégé (elle est dite post-coïtale) ou provient de l’infection d’un autre organe du corps à partir duquel les germes sont drainés vers les reins par voie sanguine. Dans tous les cas, une personne avec :
- une obstruction urinaire,
- un faible flux d’urine au niveau de son appareil urinaire,
- une malformation d’un organe de cet appareil,
- une mauvaise hydratation,
- une mauvaise hygiène fécale et sexuelle ;
est à risque de développer une infection urinaire à répétition.
Comment se manifestent-elles ?
Une infection urinaire à répétition se manifeste au cours de chaque épisode infectieux par une brûlure au cours de la miction, un volume urinaire particulièrement important (polyurie) ou au contraire petit mais avec des besoins fréquents (pollakiurie) , une douleur en un point quelconque de l’appareil urinaire, une difficulté à uriner, une urine nauséabonde, et parfois une fièvre (absente en cas de cystite). Ces signes peuvent ne pas être tous présents à la fois. Une fois ces symptômes ressentis, il est conseillé de voir un médecin qui est le seul habilité à porter le diagnostic au moyen d’un interrogatoire, d’un examen physique et d’un examen des urines. L’infection urinaire chez les enfants, bien qu’elles soient plus rares, existent elles aussi.
Comment les prévenir ?
Il vaut mieux prévenir que guérir dit-on. Ainsi, pour éviter que ne survienne par récurrence une infection urinaire, les conseils suivants doivent être appliqués. Il s’agit dans un premier temps de bien s’hydrater. Ceci permet aux reins de produire continuellement et de créer un flux permanent d’urine dans le tractus, ce qui constitue un facteur de défense contre une invasion microbienne. Ensuite, il faut éviter de trop retenir l’urine lorsque apparaît l’envie d’uriner. Aussi, est-il conseillé d’uriner après chaque rapport sexuel et de s’essuyer le périnée par un mouvement d’avant vers l’arrière après les selles (chez les femmes). De même, il est déconseillé de faire des toilettes intimes trop agressives ; de l’eau et du savon doux sont largement suffisants pour les faire.
Par ailleurs, pour les patients porteurs pour une raison ou une autre d’une sonde urinaire, il est indiqué de les changer régulièrement et de toujours les laisser en position déclive. Quant aux troubles anatomiques de l’appareil urinaire et aux tumeurs prostatiques, une prise en charge chirurgicale s’impose.