Les cancers de la peau, risques, guérisons et facteurs aggravants

Le Syndicat National des Dermatologues innove en prenant une nouvelle initiative de santé publique : la création d’une échelle de risques pour permettre à chacun de disposer d’un outil objectif de mesure de risque individuel de cancers de la peau.

De fait, il s’agit de faire évoluer la perception du public sur la notion de risques de cancer de la peau..

L’échelle de risques

La médiatisation des journées de dépistage ainsi que les nombreux articles publiés sur les dangers du soleil ont contribué à sensibiliser une partie de la population à adopter une attitude plus responsable vis-à-vis du soleil.

Pourtant trop d’idées fausses circulent au sujet des individus et des comportements à risque.

En effet, bon nombre d’entre nous ne nous sentons pas concernés car nous ne nous exposons pas volontairement au soleil. Et cependant, nous sommes parfois plus que d’autres, sujets à développer des cancers cutanés.

S’il apparaît comme une évidence qu’une personne à la peau claire qui, depuis l’enfance, s’expose régulièrement au soleil sans protection solaire et ce, aux heures les plus dangereuses, est un individu « à risques », il apparaît moins clairement qu’un agriculteur ou un couvreur sont, par exemple, des individus à risques.

L’échelle de risques :

C’est pour sensibiliser l’ensemble des individus, y compris ceux qui s’exposent sans même en avoir conscience, que le syndicat national des dermatologues a mis au point en exclusivité une échelle de risques.

Elle permet d’évaluer le facteur risque que chaque personne a de développer un cancer cutané en fonction de 4 thèmes :

  • Le type de peau
  • Les antécédents familiaux
  • Le comportement face au soleil
  • L’activité professionnelle

Les situations à risques

Toutes les activités se déroulant en extérieur, qu’elles soit professionnelles ou de loisirs sont concernées par les risques de cancers de la peau.

  • les activités professionnelles s’exerçant dans la nature : agriculteurs, horticulteurs, jardiniers, paysagistes, marins pêcheurs….
  • les activités professionnelles liées aux sports de plein air : moniteurs de ski et de voile, entraîneurs sportifs, skippers professionnels, cyclistes professionnels, parachutistes, maîtres nageurs, footballeurs…
  • les activités liées au bâtiment et aux travaux publics : couvreurs, maçons, grutiers, employés des ponts et chaussées…

Toutes sont notamment directement exposées quotidiennement aux rayons du soleil.

Il en est de même pour tous ceux qui pratiquent des activités ou des loisirs de plein air même en dehors des vacances d’été : jardinage, pêche, chasse, tonte de pelouse, golf, footing, randonnées, VTT, marche à pied, surf, planche à voile, équitation, alpinisme…. la liste est interminable !

Ces moments où l’exposition au soleil n’est pas délibérée représente des situations à hauts risques, surtout si elles sont effectuées sans prendre les précautions nécessaires pour se protéger du rayonnement du soleil.

Signal d’alarme

Le Syndicat National des Dermatologues lance un signal d’alarme : Un enfant exposé au soleil, ce sera demain un adulte en danger !

Il est urgent de responsabiliser les parents !

Ce sont les enfants, surtout avant l’âge de dix ans, qui, trop exposés aujourd’hui au soleil deviendront des adultes avec un très gros risque de développer des cancers cutanés vers 50 ans.

En effet, ce sont les coups de soleil de l’enfance qui engendrent une partie des cancers de la peau à l’âge adulte. Les parents ont donc un devoir de vigilance absolument vital vis-à-vis de leurs enfants.

Or, s’il ne viendrait pas à l’idée de la plupart des parents de fumer dans la chambre d’enfants ou de traverser une rue sans tenir solidement la main de leurs bambins, on voit trop souvent des enfants jouer en plein soleil à midi sur la plage sans la moindre précaution !

Sans compter les parents qui trouvent que leur bébé est encore bien plus beau lorsqu’il est bronzé !

creme solaire sur enfants

On remarque que la probabilité de développer un cancer de la peau s’est d’ailleurs énormément accrue durant les 70 dernières années.

Par conséquent, les enfants qui naissent aujourd’hui ont 15 fois plus de risques de développer un mélanome que ceux nés 70 ans auparavant. Les enfants sont donc en première ligne face à ce problème de Santé Publique.

Les facteurs responsables

Quels sont les facteurs susceptibles d’être responsables de cette augmentation du risque de développer un cancer de la peau ?

Premier élément de réponse : la progression constante du temps libre et des vacances.

On note depuis la fin de la seconde guerre mondiale une augmentation considérable du nombre de mélanomes dans les pays industrialisés.

Cette augmentation est en grande partie due aux congés payés qui ont donné aux français le loisir et les moyens de partir en vacances et plus particulièrement au soleil.

Par conséquent, on passe plus de temps qu’avant à s’exposer au soleil. Il est probable que la Réduction du temps de Travail et en particulier le passage généralisé aux trente-cinq heures ne fera qu’accentuer le problème !

Deuxième élément de réponse : la mauvaise utilisation des produits de protection solaires.

Il est désormais reconnu que les comportements vis-à-vis du soleil ont changé au cours de ces 10 dernières années. Certes, on se protège plus mais l’erreur qui est commise c’est de penser que se protéger permet de rester plus longtemps au soleil.

C’est cet amalgame qui est à l’origine de nouveaux comportements à risques.

La protection solaire évite le coup de soleil qui est le signal d’alarme pour cesser de s’exposer. Désormais sans signal d’alarme les vacanciers restent plus longtemps au soleil, s’exposant à des risques qu’ils ignorent totalement. Car le véritable danger ne vient pas du coup de soleil mais des altérations de la peau qui s’effectuent plus en profondeur dans les tissus de la peau.

Résultat : L’utilisation de produits à indice élevé a un effet pervers qu’il faut absolument combattre : on s’expose plus longtemps car on se croit mieux protégé.

Source : Académie américaine de dermatologie – mars 2000

Les progrès réalisés

Les progrès réalisés ces dernières années en matière de guérison des cancers cutanés se situent essentiellement dans le domaine de la prévention.

En matière de prévention primaire :

On va de plus en plus souligner l’intérêt de modifier les comportements au soleil.

En particulier en se protégeant avec des vêtements (tee-shirts, chapeaux…) bien plus efficace que les crèmes de protections ainsi qu’en respectant les heures où le danger est moins grand.

En matière de prévention secondaire :

Il faut renforcer l’éducation des enfants qui sont les principales cibles et qui moins sensibles à l’effet esthétique du bronzage sont plus réceptifs aux conseils de protection solaire…

Il convient également de communiquer sur l’auto-surveillance de toute lésion cutanée et sur la nécessité de consulter à la moindre anomalie.

Si le mélanome est le plus dangereux, les autres cancers cutanés, plus courants, peuvent être aussi lourds de conséquences.

Les différentes catégories de cancers de la peau

Le carcinome baso-cellulaire

Le carcinome baso-cellulaire, le plus fréquent des cancers cutanés (90% des cas de cancers détectés) a une malignité localisée et ne se généralise pas. Son évolution est lente mais parfois très destructrice. Son origine est l’exposition au soleil.

Le carcinome spino-cellulaire

Le carcinome spino-cellulaire lui, a une gravité certaine du fait de son extension vers des ganglions. Il peut survenir sur des lésions cutanées pré-existantes, en particulier des cicatrices de brûlures. Il retrouve lui-aussi son origine dans l’exposition au soleil.

Les mélanomes

Les mélanomes sont les plus dangereux. En France, on dénombre chaque année 6000 nouveaux cas de mélanomes et aux USA 40 000, un chiffre qui représente la première cause de mortalité chez les femmes de 25 à 29 ans.

On admet également que la fréquence des mélanomes double actuellement tous les 10 ans. Les mélanomes sont des tumeurs noires.

Elles sont considérablement plus graves, car hautement susceptibles de se généraliser.

N’OUBLIEZ PAS !

Un grain de beauté qui change d’aspect, quelle que soit sa façon de se modifier, une tache noire, et peu importe sa taille, qui apparaît de façon soudaine en peau saine, doivent entraîner impérativement une consultation médicale, et au moindre doute, un avis dermatologique.

controle dermato grain de beauté

Les 2/3 des mélanomes surviennent sur des peaux saines sans grain de beauté préexistant !

Seul un diagnostic précoce permet un traitement approprié, par ablation chirurgicale.

Vu tardivement, le mélanome dont la gravité est fonction de l’épaisseur peut, bien qu’il ait été enlevé, évoluer vers la récidive locale ou vers des métastases en transit, ganglionnaires, puis viscérales (poumon, foie, cerveau). Traité au tout début, on observe 90% de guérisons.

Là encore, on considère l’exposition aux rayons ultra-violets d’origine solaire comme un facteur favorisant. Les coups de soleil de l’enfance constituent un facteur de risque de mélanome ! Un facteur génétique encore mal précisé est sans doute associé.

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Auteur de cet article :
Chloe Rabussier
Je suis Chloé, chargée de communication dans la santé à Bordeaux, où je mets ma passion pour la prévention santé au service du public. Mon engagement se reflète dans ma quête personnelle de produits de beauté sains et éthiques, une harmonie que je partage avec enthousiasme sur des blogs. Je crois en une beauté consciente et informée, et à travers mes recommandations, je vise à inspirer les autres à prendre soin d'eux de manière responsable et informée.
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