En 2022, l’OMS s’est intéressée au régime alimentaire européen. Dans son rapport, l’Organisation Mondiale de la Santé a mis les points sur les « i » : l’Europe subit une épidémie de surpoids et d’obésité, chez les enfants comme chez les adultes, « les taux de surcharge pondérale et d’obésité ayant atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progresser ».
En France, 17% de la population adulte est obèse, ce qui représente plus de 8 millions de personnes, selon le ministère de la Santé. En cause : une mauvaise hygiène de vie. En effet, une alimentation trop riche en calories, en sucres et en graisses, la sédentarité, le stress, un manque de sommeil… tous ces facteurs fon progressivement le lit du surpoids et de l’obésité, puis des comorbidités de la surcharge pondérale. Il est temps de prendre véritablement conscience de ce fléau. Pour le combattre, des solutions alliant médecine et diététique existent.
La publication des résultats de la nouvelle édition de l’étude ObeÉpi-Roche, enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité, sont alarmants et font plus que jamais de la surcharge pondérale une priorité pour les pouvoirs publics.
Depuis déjà plusieurs années, les scientifiques mènent des études de recherche clinique et fondamentale avec pour objectif principal de comprendre quels changements dans notre environnement ont pu causer une telle épidémie.
Aujourd’hui, les preuves s’accumulent contre le sucre, désormais reconnu comme l’ennemi public nº1 par l’ensemble de la communauté médicale et scientifique.
Le problème, c’est que celui-ci se cache partout, en particulier dans tous les aliments issus de l’industrie agroalimentaire que nous trouvons au supermarché. Et les conséquences sur la santé sont catastrophiques pour ceux qui ne prennent pas le temps de décrypter les étiquettes d’un œil averti.
Le sucre, ennemi public nº1
Les conséquences d’une surconsommation de sucre sont nombreuses :
- surpoids/obésité,
- diabète,
- maladie du foie gras,
- hypertension artérielle,
- maladies cardiovasculaires,
- syndrome d’apnée du sommeil,
- cancers…
Toutes ces maladies chroniques, souvent asymptomatiques pendant plusieurs dizaines d’années, ont un point commun : une mauvaise hygiène de vie se traduisant par un tour de taille trop élevé. Si ce dernier dépasse 94 cm pour un homme et 80 cm pour une femme, attention, vous pourriez être concerné(e) !
De nombreux médecins, dans le secret de leur cabinet ou dans les médias, tirent la sonnette d’alarme : « Il y a urgence à réduire notre consommation de sucres et nous ne sommes guère aidés par les industriels, déplore le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. La plupart du temps, on accuse les graisses de tous les maux mais il s’agit plutôt de se pencher sur l’exagération entretenue par l’agro-alimentaire au niveau des sucres apportés de façon sournoise dans notre alimentation quotidienne.
On estime qu’un adulte sur cinq et deux enfants sur trois consomment trop de sucres et particulièrement via l’ingestion de produits transformés. » Selon le Dr Cocaul, il est donc urgent de réduire la consommation de ces « sucres cachés ». Encore faudrait-il savoir où ils se cachent !
Même des produits considérés comme sains par l’ensemble de la population, tels que les jus de fruits et les céréales du petit déjeuner, pourtant conseillés dans le cadre d’une alimentation équilibrée, sont en fait de véritables sucreries dont il faudrait limiter la consommation.
Les protéines, indispensables pour une perte de poids optimale
Si l’apport en sucre est à limiter, l’apport en protéines est à privilégier dans le cadre d’un programme de perte de poids. En effet, pour que l’amaigrissement se déroule dans de bonnes conditions pour le patient, c’est-à-dire sans faim, ni fatigue, ni frustration, une quantité minimale de protéines est requise : 1,5 gramme de protéines pures par kilo de poids corporel pour les hommes et 1,2 pour les femmes.
Sans recommander un régime hyperprotéiné – le terme “hyperprotéiné” correspond à une définition bien précise des autorités de santé, soit des apports journaliers en protéines pures supérieurs à 2,2 grammes par kilo de poids corporel – ces apports favorisent d’une part le maintien de la masse musculaire pendant la perte de poids et d’autre part un sentiment de satiété, les protéines étant plus longues à digérer que les lipides (graisses et les glucides (sucres).
Médecins et diététiciens, unis contre le surpoids
Si diététiciens et médecins ont des approches différentes et complémentaires du surpoids, les premiers traitant les causes et les seconds les conséquences, nombre d’entre eux considèrent qu’une approche pluridisciplinaire est la meilleure garante de la rééducation nutritionnelle de la population.
En France par exemple, les centres RNPC proposent ce type de prise en charge aux patients, en s’appuient sur une méthode inédite et dont l’efficacité a été scientifiquement démontrée : le Programme RNPC (Programme de Rééducation Nutritionnelle et Psycho-Comportementale).
Selon le fondateur de ce réseau, Rémy Legrand, il faut tout d’abord commencer par réduire notre apport calorique en ciblant tout particulièrement le sucre. C’est le seul moyen de se débarrasser de la graisse viscérale, celle qui est contenue dans a-la cavité abdominale et qui entoure et infiltre nos organes. C’est cette graisse qui est nocive pour l’organisme et entraine tous les problèmes de santé précités.
Grâce au Programme RNPC, les patients en surcharge pondérale obtiennent des résultats rapides et mesurables, non seulement sur la balance mais aussi sur les comptes-rendus de leurs analyses de sang. En effet, les diététiciens des centres RNPC proposant une prise en charge en lien avec le médecin traitant et les médecins spécialistes du patient, tous ces professionnels de santé unissent leurs efforts dans le seul but d’améliorer la santé globale du patient.
En pratique, comment faire ?
« Dans un objectif de rééducation alimentaire, la structure des repas doit être conservée : le patient doit continuer à préparer ses repas, se servir dans une assiette, et s’attabler avec sa famille. » explique Rémy Legrand.
« Dans le cadre du Programme RNPC, deux repas quotidiens à base de viande, poisson, œufs, légumes et éventuellement d’un fruit sont préconisés. À ces repas sont ajoutés des encas hypocaloriques enrichis en protéines et vitamines, et appauvris en sucres et en graisses.
Attention : ‘Enrichis en protéines’ ne veut absolument pas dire hyperprotéinés. La quantité de protéines nécessaire est strictement calculée pour chaque patient et adaptée en fonction de l’état de sa fonction rénale, les patients en état d’insuffisance rénale ne devant pas en consommer au-delà d’une certaine limite. »
Dans le cadre de l’accompagnement diététique mis en place dans chaque centre RNPC, les patients réapprennent à gérer leur alimentation en toute autonomie, de sorte à stabiliser leur poids sur le long terme. Et c’est bien là la plus-value de l’approche pluridisciplinaire, bien loin des régimes classiques dont l’efficacité n’est que temporaire.
Le surpoids et l’obésité ne sont donc pas une fatalité. Il existe au moins une solution éprouvée, efficace et sûre permettant d’en venir à bout à long terme. Concernant la prévention des maladies liées à la surcharge pondérale, elle passe forcément par une alimentation saine et équilibrée. Encore faut-il savoir comme s’y prendre…